mardi 13 juillet 2010

Shanghaï, opium touristique


Je suis rentrée de Shanghai voilà deux semaines.
C'était la première fois que je mettais les pieds en Asie. On m'avait dit de ne m'attendre à rien, je n'ai pas été déçue. J'ai eu, en dehors d'un programme officiel passionnant et bien rempli, presque trois jours pour me perdre dans la ville.
Ce qui devait être un voyage de presse intéressant s'est transformé en une expérience stupéfiante, au sens médicamenteux du terme.

Tout va si vite dans cette ville sous amphétamines... Tout est si haut, si démesuré, si bruyant, si coloré. J'ai été tour à tour ennivrée par l'absence de modération de cette mégalopole qui dévore tout sur son passage, la campagne environnante, le ciel, l'eau. Déboussolée par le chaud et froid permanent du passage des quartiers populaires, sales et bondés, aux quartiers neufs, climatisés et aseptisés. Droguée par la foule frénétique qui m'a saisie et ne m'a plus laissée maître de mes mouvements. Hypnotisée par la nouveauté des sons, des couleurs. Sédatée par le raffinement des jardins, brutalement réveillée par les vapeurs toxiques de la pollution.

Je suis revenue en état d'overdose. Quinze jours plus tard, me voilà en manque.

(Photo prise par moi-même : de la terrasse du bar rouge)