samedi 13 octobre 2012

Caramba! Encore raté ? Pas tout à fait...

"Les échecs sont une rude mais bonne école. Persévérez".

J'étais au collège et c'est de cette formule lapidaire que ma prof d'histoire géo a commenté mon 5/20 au contrôle trimestriel. Une note totalement injuste selon moi : j'avais toutes les réponses aux 100 questions du questionnaire, mais je n'avais pas fait ... de phrases pour les enrober comme le demandait l'énoncé.

 Je l'ai maudite, cette prof, mais on ne m'y a pas reprise : j'ai fait les phrases qu'on me demandait de faire.

Je n'ai jamais oublié la sentence, et aujourd'hui, j'ai eu longuement le temps de la méditer. Je cherche un job pour compléter les piges que je fais déjà. J'ai été contactée par une chaîne d'info en continu. Elle voulait tester des remplaçants pour présenter ses flashs infos du week-end. J'ai déjà fait bien plus compliqué, comme travail, puisque j'ai déjà géré ma propre chronique quotidienne sur une antenne concurrente.

Je me suis présentée de façon très cool au casting, sûre de mon expérience parmi des filles de 10 ans plus jeunes que moi. C'était du tout cuit. Tu parles ! Je me suis plantée, dans les grandes largeurs.



Complètement à côté de la plaque, mon journal. Voix dans les aigus, rythme raté, transitions nulles. Le rédacteur en chef m'a expliqué qu'il était très déçu de mon manque de naturel. Humiliation totale. Je suis repartie sous la pluie en trouvant ça trop injuste. Et puis j'ai pensé : "Les échecs sont une rude et bonne école. Persévérez".

Je ne sais pas encore exactement ce que cet échec va m'apprendre. A être plus humble ? à ne pas penser que tout est acquis ? A ne pas estimer que ma bonne étoile doit faire tout le travail comme elle l'a fait jusqu'ici ? A choisir des boulots pour lesquels je suis vraiment faite ? Je suis encore à la rude école, pas encore à la bonne école. Mais je persévère. La prochaine fois, on verra ce qu'on verra, non seulement j'aurai tout bon pour les réponses, mais mes phrases seront les plus éclatantes.

vendredi 12 octobre 2012

Carnets de voyages

J'adore les carnets de voyage. Mes piètres tentatives se soldent toujours par des échecs cuisants. Je me console en admirant les merveilles de ce site. Aujourd'hui, j'ai eu une autre occasion de m'extasier. Je suis allé à la Pinacothèque de Paris, où se tient une exposition splendide : Hiroshige, l'Art du voyage. Ce peintre japonais de la fin du XIXe s'est spécialisé dans les peintures de paysages, représentant les routes commerciales qui traversaient le Japon de l'époque, en autant de tableau qu'il y avait d'étapes. Cerisiers en fleurs, brumes, scènes éclairées par la lune, montagnes rocailleuses... Je ne suis pas forcément fan des esthétiques japonisantes, mais j'en ai pris plein les mirettes. J'ai adoré les scènes de pluies battantes.
Le clou de l'exposition est, à mon avis, la série de 100 vues d'Edo (Tokyo), la ville d'origine d'Hiroshige. Sur ce thème, ses estampes deviennent audacieuses, profondes, avec des premiers plans surprenants (un demi cheval, une tortue suspendue à un pont), des perspectives lointaines, des mises en scène très modernes. Le plus beau dans tout cela ? Ces carnets de voyage d'Hiroshige ont, pour la plupart, été réalisés sur la bases de dessins réalisés par d'autres. Lui a très peu bougé. Mais moi, en admirant ses oeuvres, j'ai voyagé loin. Dans la dernière salle, les commissaires ont installé un véritable palanquin. J'ai rêvé de grimper à l'intérieur et... En route.
L'expo dure jusqu'au 17 mars, et c'est place de la Madeleine, à Paris.

lundi 8 octobre 2012

Le prix de l'idée

"Oubliez le recyclage, ce sac est une pièce de collection". Un sac en papier ? Vous n'y êtes pas, malheureux. Ceci est un sac griffé, une "déclaration de mode", comme l'explique le porte parole de Jil Sander, la marque qui réinterprète ce grand classique en posant sa griffe sur le papier. Une petite signature qui explique le prix : 290 $ (223 € au cours interbancaire du jour, j'aime la précision, je suis journaliste financier). Inutile de vous précipiter, tout a été vendu en quelques jours. Scandale ? Les designers vont-ils trop loin ? Est-ce l'extravagance de trop pour ce monde de la mode déjà bien déconnecté de nos soucis de simples mortels ? Et tout ça alors qu'il y a des enfants qui meurent de faim ? Taratata. J'ai envie de crier au génie, pour ma part. C'est économiquement formidable ! Coût de revient, sans doute une vingtaine de cents, un dollar maximum. Rentabilité 29.000 % ! Je regrette vraiment de ne pas être Jil Sander. Je pourrais vendre les boîtes en plastique du traiteur chinois 400 € l'unité, ou le papier d'emballage de la boucherie au prix du carré Hermès. Mais voilà, je ne suis pas Jil Sander, et mes super idées n'ont pas la même valeur. Pire, je vais avoir l'impression de favoriser la contrefaçon chaque fois que le primeur mettra mes légumes dans un sac en papier marron.

samedi 6 octobre 2012

C'est long, deux ans

Lorsque j'ai commencé à écrire ce blog, c'était un peu comme d'avoir un nouvel agenda. J'étais extrêmement enthousiaste, j'avais hâte d'empiler les billets, et je croulais sous les idées. Ah Ah Ah. Cela n'aura pas duré plus qu'un déjeûner de soleil. J'ai commencé un nouveau boulot, deux nouveaux boulots, j'ai accumulé les préoccupations, les projets... Et j'ai laissé mourir mon joli projet de sa belle mort. Et si on recommençait à zéro ? Carnets de Serendipity, take 2, action !

mardi 13 juillet 2010

Shanghaï, opium touristique


Je suis rentrée de Shanghai voilà deux semaines.
C'était la première fois que je mettais les pieds en Asie. On m'avait dit de ne m'attendre à rien, je n'ai pas été déçue. J'ai eu, en dehors d'un programme officiel passionnant et bien rempli, presque trois jours pour me perdre dans la ville.
Ce qui devait être un voyage de presse intéressant s'est transformé en une expérience stupéfiante, au sens médicamenteux du terme.

Tout va si vite dans cette ville sous amphétamines... Tout est si haut, si démesuré, si bruyant, si coloré. J'ai été tour à tour ennivrée par l'absence de modération de cette mégalopole qui dévore tout sur son passage, la campagne environnante, le ciel, l'eau. Déboussolée par le chaud et froid permanent du passage des quartiers populaires, sales et bondés, aux quartiers neufs, climatisés et aseptisés. Droguée par la foule frénétique qui m'a saisie et ne m'a plus laissée maître de mes mouvements. Hypnotisée par la nouveauté des sons, des couleurs. Sédatée par le raffinement des jardins, brutalement réveillée par les vapeurs toxiques de la pollution.

Je suis revenue en état d'overdose. Quinze jours plus tard, me voilà en manque.

(Photo prise par moi-même : de la terrasse du bar rouge)

mercredi 17 février 2010

Un peu de couleurs dans ce monde de brutes



Il fait gris sur Paris, il pleuviote de la neige pourrie, j'ai le teint blême et les cheveux électriques. Ma semaine est sordide, mon enquête piétine, les papiers en retard s'accumulent, et dans mon coeur c'est plus Tallinn que Copacabana.

J'ai fait une descente dans mes archives photos. Quand la situation est désespérée, on mérite bien un petit cocktail revigorant, non ?

(Dans l'ordre : la boutique M&M's de Time Square à New York, cupcakes homemade, une enseigne à Key West, une glace au thé vert à washington)

lundi 8 février 2010

Cher Ernest


A l'attention d'Ernest Hemingway,
907 Whitehead Street
Key West, Florida.


Cher Ernest,

J'ai été très impressionnée par la visite que je t'ai rendue à Key West. Quelle merveille que ton jardin ! Et ta ta piscine ! Elle t'a peut être coûté les yeux de la tête, mais elle est d'un chic! Si ta femme n'avait pas été si jalouse, j'aurais aimé y plonger et, après la baignade, lézarder un peu avec toi sous les galeries de fer forgé de la maison, à respirer l'air moîte venu du Golfe. Tu nous aurais servi une margarita puis une deuxième : on aurait parlé de choses et d'autres, de voyages, de reportages et de ton chat à six orteils. Et qui sait ? Personne ne te résiste, Ernest...
J'aimerais beaucoup, lors de ma prochaine visite, m'installer dans ton bureau, si bien sûr tu n'en as pas besoin. Je voudrais faire courir mes doigts sur la tranche de tes livres, les poser sur les touches de ta Remington : l'inspiration me viendra. ET si je somnole sur ta méridienne, peut-être partagerai-je tes rêves ?

Cette petite pièce si calme m'obsède, Ernest. Je vais maintenant ouvrir "En avoir ou pas", comme je l'ai fait en quittant Key West. Ce sera comme si j'étais encore un peu avec toi.